Un chuchoteur, écuyer à l’école d’instruction des troupes à cheval de Saumur : Le Commandant Jean Charles Rousselet
Jean Charles Rousselet s’engage à 16 ans au 22e régiment de chasseur à cheval. Il sert de 1799 à 1814 la Révolution et l’Empire, gravi les échelons hiérarchiques jusqu’au grade de commandant, participe à de nombreuses campagnes dont celle de Russie, au cours desquelles il sera blessé à plusieurs reprises.
Pendant sa carrière militaire il a eu l’opportunité de perfectionner sa pratique équestre de 1802 à 1804 à l’école d’instruction des troupes à cheval de Versailles.
Démobilisé en 1814 il est nommé sous-écuyer à l’école d’instruction des troupes à cheval rétablie à Saumur. Il y a enseigné pendant 35 ans, jusqu’en 1849, en tant qu’écuyer en second de cinq écuyers en chef, lui-même écuyer en chef en 1840 et 1841.
Ce qui caractérise le Commandant Rousselet c’est sa bonté et l’aménité de son caractère, tant en société qu’avec les chevaux. Il était aussi doux avec les chevaux que bienveillant avec ses élèves.
Nombre de ceux qui l’ont côtoyé disaient qu’il savait le langage des chevaux et qu’il communiquait avec eux en instaurant un lien émotionnel. Il parlait, s’entretenait avec le cheval, le caressait avec douceur et parvenait à le mettre en confiance grâce au bienfait du contact physique. Il parvenait à tirer parti des chevaux les plus compliqués en sollicitant leurs qualités naturelles dans sa pratique équestre, utilisant parfois un ruban de soie à la place du mors avec une efficacité impressionnante. Pas de contrainte mais une pratique d’équitation éthologique avant l’heure, probablement acquise par passion et par l’observation du cheval d’armes.
Bien que le Commandant Rousselet ait reçu une formation équestre parfaitement militaire dans laquelle le concept de base est la soumission du cheval par la contrainte, la domination, il appliquait, avant l’heure, des principes et des méthodes qui sont plus proches de celles promues par les chuchoteurs presque un siècle plus tard. Comme il l’a écrit lui-même dans les quelques notes qu’il a laissé « le cours d’équitation militaire s’appesantit trop sur les instruments de domination et de correction ».
Il a initié bon nombre de principes de cette équitation éthologique traduits, en partie, par les quelques exemples de ses citations ci-après :
« Agir avec sagacité et douceur »
« Prévenir les fautes plutôt que les combattre »
« Faire aimer l’obéissance au cheval »
« Tout d’abord rendre le cheval confiant »
« Autant de chevaux, autant de natures différentes, découlant du tempérament, de la conformation, de la sensibilité, de la disposition au travail, propre à chaque sujet »
« Agir avec prévoyance, mais sans crainte, et en s’abstenant de rudesse ».
Cet article à pour objectif de mettre en lumière un écuyer discret, hors norme, ayant découvert une pratique équestre majoritairement basée sur l’observation du comportement du cheval
Ci -dessous figurent les ouvrages traitant du Commandant Jean Charles François Rousselet.
Dans « Un officier de Cavalerie » le Général L’Hotte rapporte un grand nombre d’informations et anecdotes sur le Commandant Rousselet à Saumur. C’est dans cet ouvrage que l’auteur nous a révélé ce remarquable écuyer.
Dans « Les Maîtres de l’œuvre Équestre » André Monteilhet dévoile une biographie du Commandant Rousselet
Dans « Les Maîtres Écuyers du Manège de Saumur » du Général Decarpentry complété par Jacques Perrier figure, bien évidemment, un chapitre sur le Commandant Rousselet
Monsieur Gérard Vidal à rédigé un ouvrage, certes romancé, mais bien documenté sur la vie et la carrière du Commandant Roussele